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 INTERVIEW LUC MONTAGNIER

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maya

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MessageSujet: INTERVIEW LUC MONTAGNIER   INTERVIEW LUC MONTAGNIER EmptyJeu 31 Juil - 11:08


SOCIÉTÉ : «Il faut éradiquer l'épidémie, plus le virus»
Le virus du sida (VIH) a été découvert il y a 25 ans par le professeur Luc Montagnier. Le point sur les thérapies de la maladie avec le célèbre virologue français, alors que va s'ouvrir le 3 août à Mexico la Conférence mondiale sur le sida

Le 20 mai 1983, la revue Science publie la description de ce virus aujourd'hui connu sous le nom de VIH. L'article est signé par l'équipe du professeur Luc Montagnier, de l'Institut Pasteur à Paris. Vingt-cinq ans plus tard, quelque 33 millions de personnes sont contaminées par la maladie dont le virus est la cause, le sida. Alors que Mexico va accueillir du 3 au 8 août la 17e Conférence mondiale sur le sida, Le Temps a rencontré le célèbre virologue âgé de 75 ans, dans son bureau jonché de documents scientifiques au siège de l'Unesco, à Paris, où il préside depuis 1993 la Fondation mondiale recherche et prévention sida, une fondation suisse reconnue d'utilité publique.
Le Temps: Après un quart de siècle, où en est la lutte contre le VIH?
Luc Montagnier: J'aurais préféré fêter avec vous la fin du sida... Mais même si l'épidémie est toujours là, le bilan est positif. Dès 1996, les trithérapies ont permis de prolonger la vie de beaucoup de personnes. Le sida tend ainsi à devenir une maladie chronique.
- Une étude publiée le 25 juillet dans «The Lancet» estime en effet que la durée de vie pour une personne séropositive traitée dès l'âge de 20 ans est passée de 36 ans en 1996 à 50 ans en 2003...
- C'est un grand pas. Mais pas la voie vers une rémission totale, illusoire avec ces traitements.
- Y a-t-il de nouvelles pistes? La firme Gilead Sciences vient de lancer un essai clinique de phase III avec un inhibiteur de l'intégrase, cette molécule qu'utilise le VIH pour pénétrer dans les cellules...
- Des nouveaux types d'agents chimiques sont encore développés pour faire face à l'émergence de souches virales devenues résistantes aux premiers médicaments. Mais à long terme, on n'éradiquera pas le virus dans le corps d'une personne par des moyens chimiques, comme on l'a pensé au début des trithérapies. Car le virus reste dormant dans certaines cellules infectées, et n'est pas atteignable par les médicaments. Selon moi, la cause est même perdue d'avance! Je n'ai dès lors pas été surpris que la société Roche ait annoncé il y a peu qu'elle cessait ses recherches sur les médicaments antisida.
- Et qu'en est-il des vaccins, notamment préventifs garantissant une immunité au travers de la fabrication d'anticorps neutralisants?
- Une soixantaine de candidats vaccins ont déjà été évalués, dont deux ou trois en phase III d'essai clinique. Mais ces essais ont été arrêtés, avant leur terme. Soit parce que les résultats étaient négatifs, soit - pire, comme dans le cas d'un vaccin testé par le laboratoire Merck - parce que c'était dans les groupes des patients vaccinés qu'il y avait le plus de nouvelles infections. Le tableau n'est donc pas glorieux. Mais on pouvait presque le prévoir, pour deux raisons. D'abord parce que ces vaccins ciblaient des parties du virus qui sont parmi les plus variables - la stratégie du virus est de muter pour échapper au système immunitaire. C'était une erreur! Il fallait au contraire diriger les vaccins contre les parties virales du virus qui ne changent pas. D'autre part, ces candidats vaccins ne tenaient pas compte de la physiopathologie de l'infection. On sait que le virus, pour se développer, a besoin que soient activées certaines cellules du système immunitaire (lymphocytes-T CD4). Or le vecteur utilisé pour administrer le vaccin, en général un autre virus (tel celui du rhume) rendu inoffensif dans lequel ont été insérés des gènes spécifiques du VIH, déclenche lui-même une réaction immunitaire activant des lymphocytes, et faisant par là le lit pour une meilleure attaque du VIH. C'est très probablement pour cette raison que Merck a dû arrêter son essai en septembre 2007. Par ailleurs, les chercheurs ne disposent pas de modèle animal à même de simuler une contamination par le VIH et dont les résultats pourraient être transposés stricto sensu chez l'homme. Enfin, le virus peut échapper aux vaccinations en se faisant «avaler» par d'autres germes infectieux, comme des bactéries. Enormément d'efforts ont été engagés pour trouver un tel vaccin préventif. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas les faire. Mais parfois, il faut savoir arrêter.
- Quelle est donc la voie à suivre?
- Celles des vaccins thérapeutiques. L'idée est, chez des patients dont la charge virale a été rendue minime avec des trithérapies, de stimuler en masse le système immunitaire pour que celui-ci remplace les médicaments lorsque le VIH va attaquer à nouveau, ce qu'il ne manque pas de faire quand on stoppe la trithérapie. Si le vaccin fonctionne, le virus restera à un niveau très bas. Il ne disparaîtra pas du corps mais ne parviendra plus à exprimer sa virulence.
- Les chercheurs ont déjà éprouvé trois manières de réaliser un tel vaccin: en injectant des fragments de l'ADN du VIH, qui produisent des protéines cibles pour les lymphocytes, en utilisant des vecteurs viraux comme «transporteurs» pour les bribes du VIH, ou en liant celles-ci à des protéines appelées lipopeptides...
- Mais aucune de ces tentatives n'a jusque-là été couronnée de succès.
- Est-on donc dans l'impasse? Vous avez déclaré que, pour surmonter leurs difficultés, les «scientifiques devaient être plus novateurs»...
- C'était aussi une autocritique... Non, il y a des solutions. On n'aboutit pas encore parce que tout est question de moyens et de volonté conceptuelle. Actuellement, la pharma-industrie s'oriente encore vers les traitements chimiques plutôt que vers les vaccins thérapeutiques. Concernant ces derniers, la pierre d'achoppement souvent évoquée est qu'il faut identifier des parties spécifiques du VIH qui ne mutent pas et puissent être exposées au système immunitaire. Mais elles existent! On sait que certaines personnes, appelées «contrôleurs d'élites», bien qu'infectées par le VIH, ne développent pas la maladie, précisément grâce à l'action de leur système immunitaire. Le problème, c'est que les parties non mutantes du VIH sont souvent cachées. Il suffirait dès lors de les modifier pour qu'elles deviennent exposées. Nous travaillons dans ce sens, mais je ne peux vous en dire davantage pour l'instant.
- Tout semble si simple...
- Je ne veux pas trop simplifier non plus, car le propre de la recherche est de ne pas connaître à l'avance les résultats. Et il faut rester humble devant la complexité des mécanismes biologiques. Mais on pourrait avoir des résultats d'ici trois à quatre ans. Nous avons voulu mettre nos idées à l'épreuve il y a quelques années. Mais nos projets ont été refusés sous prétexte qu'arrêter temporairement les trithérapies chez les patients, comme on le voulait pour mener à bien nos essais, n'était pas éthique, car potentiellement dommageable. Or, on sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
- Vous êtes donc optimiste pour ces vingt-cinq prochaines années?
- J'espère que dans un quart de siècle on aura éradiqué l'épidémie, mais pas forcément le virus. Car en fait, ce virus est sorti d'une boîte de Pandore. Et il faut qu'il y retourne. L'Histoire montre toutefois que les épidémies du passé se sont arrêtées presque d'elles-mêmes alors que l'homme avait peu de moyens pour agir sur elles. Mais ceci ne doit pas nous empêcher de tout faire pour arrêter celle du sida avant qu'elle n'ait tué encore des millions de personnes.
«Une bonne nutrition ne remplace pas la thrithérapie, mais peut aider»
Olivier Dessibourg

Y a-t-il un manque de moyens financiers? Oui, mais pas uniquement...

Le Temps: L'ONUSIDA vient encore de le rappeler, l'accès universel aux traitements d'ici 2010 reste l'objectif prioritaire. Est-il réaliste?
Luc Montagnier: L'ONUSIDA a déjà fait un travail remarquable pour rendre accessibles les traitements actuels à des patients qui n'ont pas les moyens de les acheter. En Afrique par exemple, certains pays, comme le Cameroun, proposent des thérapies gratuites. Les firmes pharmaceutiques ont aussi joué le jeu en offrant quasiment les produits de première génération. Mais le traitement du Sida implique beaucoup plus. Par exemple des infrastructures de laboratoires. Ou un suivi médical étroit, car le Sida n'est pas une maladie infectieuse simple; le «terrain» pour le virus, soit l'état physique du patient, est crucial. Or en Afrique, la plupart des patients souffrent d'une co-infection (tuberculose, malaria, etc) qui favorise l'infection ou la progression de la maladie. Il faut aussi une éducation du personnel médical. Et de la population: actuellement ne sont traités que les patients qui se déclarent. Mais qui accepte de le faire alors qu'il n'y a pas de symptomes, au risque de connaître des problèmes familiaux, sociaux ou professionnels? Les gens préfèrent donc ne pas savoir. Or on sait qu'il est bénéfique de commencer le traitement à un stade précoce, quand les marqueurs biologiques ne sont pas mauvais – auparavant, on pensait qu'une telle démarche pouvait rendre les patients résistants aux thérapies. Comme le Sida est encore tabou en Afrique, il faut donc démythifier la maladie, faire que les gens aillent se faire tester dès qu'ils ont une crainte, comme dans les pays développés.
- Quid du manque de moyens financiers? Sur les 18 milliards de dollars dont l'ONUSIDA aurait eu besoin en 2007, il lui en a manqué huit...
- On ne peut pas dire que la recherche sur le Sida a été mal financée jusque-là. Mais il faut reconnaître qu'elle est à un point de piétinement et qu'il faut d'abord trouver de nouvelles pistes... D'autant qu'on ne peut pas imaginer continuer à prescrire ad aeternam les traitements lourds et toxiques que sont les trithérapies antirétrovirales.
Par ailleurs, il faut aussi miser davantage sur d'autres aspects, comme l'éducation dans les écoles ou la promotion de certains comportements simples, comme des règles d'hygiène. En Afrique, nombre de femmes utilisent pour leur toilette intime du savon qui a un pH basique. Or la muqueuse vaginale se défend bien mieux en milieu acide. Mieux expliquer qu'il est préférable de se laver avec de l'eau acidulée pourrait aider à diminuer la transmission du virus.
- Autre aspect qui vous est cher: la nutrition. N'est-ce pas incongru d'y accorder autant d'importance?
- En 2005, un rapport de la FAO, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation, le soulignait: une nutrition équilibrée, avec beaucoup de composants antioxydants, augmente l'efficacité du système immunitaire, y compris chez les personnes séropositives. Récemment, on a tapé fort sur la Ministre de la santé sud-africaine après qu'elle a conseillé de manger de la betterave pour contrer le Sida. C'est très simplificateur, car on ne va pas remplacer la trithérapie par des légumes. Mais une bonne nutrition peut aider! Et en Afrique, où il y a de la malnutrition, mais aussi pléthore de fruits riches en antioxydants, on pourrait mieux promouvoir leur consommation.
- Que pensez-vous du soutien des milieux politiques à la lutte contre le sida durant ces 25 ans?
- Elle a été bonne, même de la part de gouvernements que l'on attaque le plus, comme celui des Etats-Unis, dont on a souligné qu'il promouvait surtout comme méthode de prévention l'abstinence avant le mariage et la fidélité en couple. Mais ce programme Pepfar a aussi attribué beaucoup d'argent à des actions en Afrique. C'est une bonne chose, mais ce n'est pas sûr que cela dure. Car d'une part, d'autres problèmes de santé publique se profilent à l'horizon, avec le vieillissement de la population et des maladies qui prennent de plus en plus d'importance (cancer, Alzheimer). Je comprends donc que les politiciens s'intéressent aussi à trouver des solutions pour que régressent ces maladies. D'autre part, dans la conscience collective, on s'habitue au danger du sida, donc on tend à l'oublier.
- Néanmoins, l'ONUSIDA a revu ses chiffres, et indique que le taux de prévalence de l'épidémie s'est stabilisé à 2,7 millions de personnes par an. Un juste retour sur investissement, comme l'agence le résume?
- Bien sûr. C'est un encouragement à continuer. Mais ce chiffre est une moyenne. En Afrique australe, ce taux continue d'augmenter. Il ne faut donc pas baisser les bras, car le virus est toujours bien là.
Un congrès pour agir
Olivier Dessibourg



«Action Now». Agir, maintenant! Tel est le thème de la 17e Conférence internationale sur le sida AIDS2008, qui se déroulera à Mexico entre le 3 et le 8 août. Selon les souhaits des organisateurs, ce congrès se devra à nouveau de mettre en évidence les besoins urgents pour assurer une réponse mondiale contre l'épidémie de VIH/sida, et surtout inciter tous les décideurs à passer à des actions susceptibles d'atteindre cet objectif. Quelque 25000 participants sont attendus, dont des scientifiques, des associations concernées par le sida, des groupes de personnes séropositives, de journalistes, et des actuels ou anciens politiciens. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, Margaret Chan, directrice de l'OMS, Felipe Calderón, président mexicain, Bill Clinton, ancien président américain, sont notamment annoncés.
Nombre de conférences seront retransmises en direct sur Internet: http://www.kaisernetwork.org/aids2008
© Le Temps. Droits de reproduction et de diffusion réservés. www.letemps.ch [/size]
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Kasimir




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MessageSujet: Re: INTERVIEW LUC MONTAGNIER   INTERVIEW LUC MONTAGNIER EmptyJeu 31 Juil - 11:59

-Une étude publiée le 25 juillet dans «The Lancet» estime en effet
que la durée de vie pour une personne séropositive traitée dès l'âge de
20 ans est passée de 36 ans en 1996 à 50 ans en 2003...-


ce qui représente donc, une espérance de vie de 30 ans.

pourquoi le battage médiatique de ces derniers jours sur l'étude canadienne indiquant seulement 13 ans d'espérance de vie?
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maya

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MessageSujet: 25   INTERVIEW LUC MONTAGNIER EmptyJeu 31 Juil - 14:27

OUI kasimir tu as parfaitement raison mais ce sont des estimations je crois
je me suis aussi pose la question :
les ARV sont la depuis 1996 Nous sommes en 2008 Ca fait donc 12 A 13 ANS ce qui signifie que ce n'est pas une annonce fracassante mais juste une lapalissade...

Pour Ceux qui ont survecu à l'azt , ddi et autres premieres tentatives , ils ne partent pas du debut du traitement mais de 96 Date à laquelle les traitements sont devenus efficaces et ont enrayés la mortalité;
Estimer une duree de vie SEROPO à 50 ans n'est pas plus credible puisque le virus a 25 Ans et qu'il n'y a personne qui peut valider cette theorie...
La dramatisation comme le positivisme forcené sont dangereux.
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